Article co-écrit avec Stéphane Villard, Associé Corporate Finance Advisory. En collaboration avec Pauline Pham, Senior Consultant FSI&Fintech et Arnaud Deymier, Associé Financial Advisory secteur M&A Transactions Services.
Toutes les entreprises sont aujourd’hui engagées dans une course contre la montre face aux évolutions technologiques et aux nouveaux usages qui modifient en profondeur leurs marchés et leurs business models. Pour s’adapter rapidement à ces changements et accélérer leur transformation, de nombreux grands groupes optent désormais pour le Corporate Venture, une solution qui les connecte au monde des startups et augmente leur capacité d’innovation. Retour sur un métier qui s’impose aujourd’hui en France comme un segment considérable du capital risque…
Plutôt que de subir passivement les transformations portées par de nouveaux acteurs, agiles, rapides et innovants qui menacent leurs parts de marché, de plus en plus d’entreprises font le choix de la proactivité à travers la création de Corporate Venture Capitalists (CVC). Ces fonds leur permettent d’investir dans des startups qui représentent un potentiel pour elles en termes d’innovation et d’ouverture sur de nouveaux marchés. L’objectif pour ces entreprises va souvent au-delà de l’aspect purement financier : il s’agit aussi pour elles d’accélérer leur transformation et démultiplier leur potentiel d’innovation en testant et en lançant de nouvelles offres ou de nouveaux modes opératoires. Pour les startups, l’intérêt est évidemment d’avoir accès à des financements et à un réseau de distribution.
Le responsable d’un fonds spécialisé dans la mobilité parle de « Google translate » au sujet des CVC. Le Corporate Venture est en effet un métier d’intermédiation entre deux mondes qui se ressemblent peu. Culture, taille, process, rythme de fonctionnement… les différences sont parfois telles qu’une collaboration peut sembler difficile voire impossible entre startups et grands groupes. Les équipes du CVC peuvent alors aider à définir les attentes de chacun dès le départ et assurer le lien et la communication entre les différents acteurs tout au long du projet. Elles sensibilisent par exemple les collaborateurs core business au fonctionnement des startups pour fluidifier les échanges et assurer efficacement leur rôle de « go-between ».
Nous observons qu’un nombre croissant de professionnels du CVC cherchent à impliquer les métiers dans leurs décisions d’investissement et dans la gestion des projets. Car pour eux, le CVC est un métier d’investisseur, certes, mais sa vocation, en plus de la rentabilité, est de répondre à des besoins business. Les équipes internes et opérationnelles, compte tenu de leur expérience réglementaire et métier, sont ainsi consultées pour valider la pertinence du business model de la startup. Pour renforcer ses liens avec les métiers, le fonds d’une société dans le secteur de l’assurance organise par exemple tous les mois une rencontre avec des ambassadeurs de chaque Business Unit sur différents sujets : dealflow, présentation d’une startup, enjeux et problématiques du moment… Il utilise également une application pour permettre à tous les collaborateurs de proposer de nouvelles startups avec qui ils souhaiteraient collaborer. Même tendance chez le CVC d’un grand groupe industriel : l’équipe a mis en place des réunions tous les 2 mois avec 15 sociétés ou divisions centrales du groupe. Elle échange également toutes les deux semaines sur son dealflow avec un représentant de la R&D et de l’open innovation. Chaque deal reçoit le sponsorship d’une des sociétés du groupe.
Au carrefour de différents univers, un bon CVC doit être composé d’équipes pluridisciplinaires, composées à la fois de professionnels de l’investissement (pour répondre aux objectifs de rentabilité), de salariés internes (pour permettre le développement de l’entreprise et l’incubation de nouvelles offres) et de personnes familières du monde des startups (pour accompagner au mieux les startups de leur portefeuille et les faire grandir). En France, une vague de création de CVC sans précédent a été observée en 2015, preuve que ce modèle « gagnant-gagnant » parvient à séduire un nombre croissant d’entreprises.
Pour en savoir plus sur le sujet, retrouvez notre baromètre annuel sur les CVC français et n’hésitez pas à me contacter.
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