Article co-écrit avec Philippe Dardelet, Directeur Sport & Major Events
Alors que de nombreux chefs d’entreprise sont persuadés des bienfaits du sport comme outil de compétitivité, ils se heurtent encore à un manque de dispositifs d’accompagnement et à des difficultés de mises en œuvre. Afin de répondre à ces problématiques, de nombreuses initiatives ont émergé, donnant naissance à de nouvelles entreprises, créant des emplois et favorisant les innovations. Ce phénomène marque ainsi l’importance croissante de la pratique sportive dans les enjeux économiques du pays.
Les bienfaits que procure la pratique sportive génèrent une croissance de la demande : salles de sport, piscines chez Total, PSA Peugeot Citroën, dojo chez Renault… de plus en plus d’entreprises cherchent à favoriser la pratique sportive dans le quotidien de leurs collaborateurs.
Ces nouveaux besoins ont donné naissance à des entreprises spécialisées dans l’offre d’activités physiques et sportives : apparues pour la plupart dans les années 2000, 232 entreprises sont aujourd’hui référencées en France comme Organisateur d’événements sportifs[. Les concepteurs et gestionnaires de structures de remise en forme comme The Corporate Gym par exemple, développent, construisent et animent des espaces sportifs. The Corporate Gym propose ainsi une phase de création suivie d’une phase de gestion globale de l’espace. Depuis 10 ans, l’entreprise a conçu plus de 60 installations de fitness dans plusieurs pays européens. CMG Sports Club Corporate et WELLNESS TRAINING sont également spécialistes dans la conception de clubs sportifs sur commande. De plus en plus populaires, ces structures voient leur résultat net augmenter de façon spectaculaire. WELLNESS TRAINING, créée il y a 12 ans, a ainsi enregistré une progression de 127% entre 2015 et 2016.
Aujourd’hui, l’économie du sport représente en France environ 45 000 entreprises et 237 000 emplois salariés (56% dans le secteur privé)[1]. Si le nombre de postes salariés dans le secteur privé a crû de près de 15% entre 2010 et 2015[2], la France se situe encore dans la moyenne en termes d’emploi par rapport aux autres pays européens. De quoi espérer une belle marge de progression !
L’entreprise américaine Casper, spécialisée en vente de matelas aux Etats-Unis a mis en place un système de bonus offert aux employés lorsque ces derniers enregistrent une activité physique ou sportive. Grâce à la géolocalisation, ils peuvent gagner 17 centimes d’euro au kilomètre marché et 1,70 € par kilomètre de vélo, plafonné à 160 € par mois. La démarche s’avère populaire avec 69% des employés adhérant. Casper utilise l’application mobile IncentFit, qui propose diverses options favorisant la pratique sportive. Les employés gagnent des bonus en recensant leurs entrées dans des clubs sportifs ou autres facilités, en courant, en marchant ou faisant du vélo ou encore en téléchargeant les reçus de leurs dépenses en pratique sportive sur l’application.
La pratique d’une activité physique régulière permet de prolonger d’environ 3 ans son espérance de vie[3]. D’après l’Organisation mondiale de la santé, 150 minutes d’activités modérées par semaine réduisent 30% des risques de maladies cardiaques, 27% de risques diabète et 21 à 25% de risques de divers cancers. Une amélioration de la santé des Français grâce à la pratique sportive permettrait de contenir les dépenses de santé, qui représentent le poste de dépense collective le plus important en France. Évalué par le ministère de la Santé à 240 milliards d’euros cette année, son poids s’est considérablement accru au fil des décennies, passant de 2,6% en 1950 à 9,1% du PIB aujourd’hui. En 2013, le coût social de l’inactivité a été estimé à 16,7 milliards d’euros : 13,4 milliards d’euros de dépenses de santé et 3,2 milliards d’euros de coûts indirects.
Plusieurs acteurs proposent des solutions visant à ouvrir l’activité physique au plus grand nombre. Le groupe associatif Siel Bleu a été pionnier il y a vingt ans dans le développement de l’activité physique adaptée, accessible aux personnes fragilisées, comme les personnes âgées, les personnes en situation de handicap ou les personnes atteintes de maladies chroniques. Aujourd’hui fort de ses 700 salariés en Europe, il touche 120 000 bénéficiaires par semaine et a été lauréat de « la France s’engage » et « Le French Impact », signes de reconnaissance du caractère innovant et impactant de ses initiatives.
A l’échelle individuelle, la pratique d’une activité physique ou sportive régulière permet de réaliser des économies au quotidien, et donc d’améliorer le pouvoir d’achat des français. Une personne physiquement active peut ainsi observer une économie en dépenses de santé d’environ 250 euros par an par rapport à une personne sédentaire. A titre d’exemple, certaines compagnies d’assurances proposent désormais des avantages préférentiels aux clients pratiquant une activité physique ou aux entreprises favorisant celle de leurs employés.
Au-delà d’une dynamisation de l’économie, le développement de la pratique sportive en entreprise répond donc à un enjeu de santé publique, participant à la lutte contre la sédentarité et contribuant de ce fait à la réduction des dépenses publiques qui y sont liées.
[1] Selon une étude menée par le Conseil économique social et environnemental [2] Selon l’agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS), l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (URSSAF) et la base de données SEQUOIA [3] Selon une étude du cabinet Goodwill Management
Article co-rédigé avec Cyril Chalin, Charles-Henri Carlier, Joseph Delawari et Pape Modou Mbow. La loi…
Entretien avec Jérôme de Grandmaison (VP Talent Management, Product Lines & Functions, Alstom) à l’occasion…
Article co-écrit par Ivann Le Pallec (Senior Consultant Risk Advisory) et Valentin Brohm (Manager Risk…
Five Trends Shaping the Market Hear “luxury travel,” and you’re likely to envision a swirl…
Interview réalisée par Marie-Line Ricard, Associée Blockchain & Web 3, Jérémy Stevance, Manager Blockchain &…
Article co-rédigé avec Wilfrid Biamou, Senior manager. Les évolutions réglementaires successives Alur du 26 mars…