Il existe, à l’origine trois formes d’actionnariat : d’Etat, familial et boursier.
Le marché du capital-investissement représente une quatrième voie dont l’émergence date d’une quarantaine d’années seulement. Elle prend ses racines d’une part dans le venture américain des années 1970 qui a participé au financement d’entreprises technologiques comme Apple ou Hewlett-Packard, mouvement connu désormais en France sous le nom de capital-innovation, et d’autre part dans le capital-développement britannique, qui a largement contribué à la reconstruction d’après-guerre de l’économie au Royaume-Uni. A ces deux approches, s’est ajoutée une nouvelle dans les années 90, avec les reprises d’entreprises où l’apport en capital par l’actionnaire professionnel majoritaire est complété d’un recours à l’emprunt bancaire. Il s’agit du capital-transmission encore appelé leverage buy-out (LBO).
Le capital-investissement est un actionnariat de moyen à long terme, de 5 à 6 ans, et repose avant tout sur le partenariat de confiance établi entre l’entrepreneur et son actionnaire.
C’est un actionnariat professionnel adapté à chaque étape de transformation et d’évolution des entreprises. Il apporte une promesse de valeur en offrant du temps et du capital, carburant indispensable pour mener des projets de transformation et entrepreneuriaux.
Ce secteur se développe bien. En France, chaque année, en moyenne 1 600 entreprises, dont le chiffre d’affaires peut aller de quelques millions à plusieurs centaines de millions d’euros, reçoivent des capitaux (au total 10 milliards d’euros en 2015) et de l’accompagnement des professionnels du secteur.
Ces entreprises ont un vaste choix entre les 300 firmes de capital-investissement que regroupe l’AFIC. Celles-ci sont adaptées à chaque typologie d’entreprise, selon leur taille de la plus petite à la plus grande, leur secteur qu’il soit d’innovation ou traditionnel, leur localisation à Paris comme en région, la nature de leur projet de croissance.
Les chiffres encourageants du capital-investissement vont certainement s’amplifier dans les années à venir car les acteurs économiques ont besoin de la confiance que nous apportons. Nous visons d’ailleurs le doublement de la taille de notre marché.
Le marché français présente une rentabilité nette de 10% par an sur les dix dernières années, soit deux fois plus que le CAC40. Au-delà de ces excellents chiffres, le succès du capital-investissement français repose avant tout sur une alliance entre le capital et le travail.
Cette relation fructueuse contribue à la croissance des PME, et bénéficie à la société dans son ensemble. Les chiffres sont éloquents : 80 milliards d’euros sont investis dans 6 500 entreprises, représentant 1,4 million d’emplois. Lorsque le capital-investissement permet à une entreprise de doubler ou de tripler de taille, celle-ci embauche, investit, contribue au développement du pays via l’impôt…
Le capital-investissement raisonne sur un horizon de long terme.
Nous sommes très différents des marchés boursiers où plus de la moitié des achats et ventes d’actions est réalisée par des algorithmes : c’est ce qu’on appelle le high frequency trading, qui en quelques nanosecondes amplifie les mouvements sur les titres des entreprises.
A contrario, lorsque le capital-investisseur investit dans une entreprise il anticipe sa progression sur les dix années suivantes, qui couvre à la fois la période de six ans en moyenne où il sera actionnaire, et le potentiel de croissance future pour le nouvel acquéreur qui prendra le relais.
La confiance est fondamentale dans la relation que nous avons avec d’un côté les grands gérants de l’épargne mondiale qui nous confient les capitaux que nous allons injecter dans l’économie productive, et d’autre part avec les entrepreneurs que nous accompagnons. Dans notre relation aux entrepreneurs notre métier d’investisseur est de créer cette confiance, de la stimuler et de lui donner des moyens d’expression. Dans un contexte de plus en plus complexe, où la défiance est omniprésente, donner du souffle, de l’optimisme, des moyens d’entreprendre, du temps, permet de construire des entreprises tournées vers l’avenir, en bonne santé, qui renforcent leurs liens avec leurs salariés, leurs clients, leur écosystème.
Notre univers n’est pas celui de la finance mais de la gestion de cette confiance qui se construit dans la durée et par une relation de proximité, sur le terrain, en accompagnement des entrepreneurs.
Le secteur et les fondamentaux de l’entreprise sont évidemment importants, mais encore une fois ce sont les rencontres qui sont décisives. En effet, l’investisseur et le chef d’entreprise s’apprêtent à travailler dans une étroite relation pendant plusieurs années. La dimension psychologique de ce métier est réelle, il faut savoir évaluer la solidité du dirigeant et de l’équipe managériale, qui sont confrontés aux problèmes quotidiens et qui portent l’entreprise.
Dans un monde dominé par l’incertitude, la complexité et les transformations, les entreprises ont de plus en plus de difficulté pour faire face seules à ces challenges polymorphes. Le besoin est croissant de tisser des liens solides qui passent notamment par un actionnariat stable qui partage des projets d’avenir. C’est le rôle que nous jouons.
En 10 ans la France du capital-investissement est devenue leader mondial sur ces sujets. Ces thèmes montent en puissance car les épargnants qui confient leur épargne aux firmes de capital-investissement l’assortissent d’un message sociétal fort en exigeant, au-delà de la rentabilité, des actes responsables et une gouvernance saine.
Un nombre croissant de fonds de private equity intègrent des critères ISR (Investissement Socialement Responsable) pour sélectionner les entreprises dans lesquelles ils investissent. Ils participent à ce que ces entreprises appliquent une politique environnementale et sociale adaptée à leurs métiers pour qu’elles conservent leur valeur de long terme.
Les exigences en la matière sont en règle générale élevées, même si ces sociétés ne sont pas cotées. De nombreuses firmes de private equity demandent également aux entreprises de créer des instances de gouvernance spécialisées, comme un comité d’audit ou un comité de rémunération. Ces instances améliorent la résilience de l’entreprise et l’aident à structurer le processus de décision.
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