Dans un contexte d’évolution des modes de travail, les entreprises doivent s’adapter et mettre en place un nouvel environnement de travail encourageant la collaboration de ses salariés, tout en tirant parti des différentes technologies de communication : la Digital Workplace. Ce changement de culture d’entreprise amène notamment à revoir et repenser les services de mobilité, une composante au coeur de l’entreprise connectée.
Trois dimensions a minima devraient retenir l’attention de tout décideur d’une stratégie mobile d’entreprise :
(I) des modes de travail qui se flexibilisent et dont l’impact social est à anticiper,
(II) une politique de sécurité qui doit tenir compte des nouveaux usages des collaborateurs
et (III) au final un modèle de service qui doit être aligné avec les enjeux métiers de l’entreprise.
En 2015, le marché mobile français compte plus de 80 millions de Cartes SIM actives dont près de 58% sur smartphone1. Cette forte croissance s’accompagne par une augmentation du temps passé par les utilisateurs sur leurs mobiles avec près de deux heures par jour en moyenne en France.
Les collaborateurs sont par conséquent de plus en plus sensibles à l’écart pouvant exister entre leur environnement numérique personnel et leur environnement professionnel. En ce sens, ils recherchent aujourd’hui une expérience « sans couture », leur permettant d’accéder à des applications, quel que soit le type d’appareil (ordinateur, tablette, smartphone, objets connectés,…), et d’être en capacité d’utiliser des applications de manière fluide et ergonomique, tout en ayant un niveau suffisant de sécurité.
Cependant, cette flexibilité des modes de travail de l’entreprise accroît également les attentes vis-à-vis de l’employé pour que celui-ci soit connecté à toute heure. Avec 62%2 des actifs réclamant une régulation des outils numériques professionnels et la Loi Travail visant à réglementer le Droit à la déconnexion pour les salariés (discussion entre les entreprises et les Instances Représentatives du Personnel prévue pour 2017), l’entreprise va devoir mettre en place (si elle ne l’a pas déjà fait) de nouvelles prescriptions (ou outils) de régulation de leurs usages et équipements mobiles.
Vol de téléphones, malwares, fuite de données sensibles etc., la liste est longue. Les entreprises sont aujourd’hui conscientes des risques inhérents à la mise à disposition des mobiles, et considèrent désormais la sécurité comme un critère déterminant pour leur choix technologique.
La mise en place d’une solution de Mobile Device Management (MDM) est aujourd’hui une pratique courante au sein des entreprises. Elle permet la gestion d’une flotte d’appareils mobiles, qu’il s’agisse de tablettes ou de smartphones, mais aussi de gérer plusieurs types de systèmes d’exploitation mobile (iOS / Android), de manière simultanée.
En complément de cette solution, il est également envisageable de s’équiper d’une solution de Mobile Application Management (MAM) permettant de mettre en place une politique de sécurité multi-terminaux par application3. L’intégration d’une solution MAM permettra de donner une vision d’ensemble sur les flux de données transitant sur les applications (y compris les données sensibles) installées sur les mobiles gérés par l’entreprise et ce quel que soit le modèle de service proposé (BYOD inclus).
Outre ces solutions et de manière plus globale, il est recommandé de réaliser régulièrement des audits applicatifs sur l’ensemble du parc mobile afin d’identifier et de supprimer les applications non conformes.
La mise en place de formation / campagne centrée autour de la sécurité mobile sera clef afin de sensibiliser et de faire évoluer le comportement des collaborateurs (utilisation d’applications non sécurisées, consultation de données confidentielles en lieux publics,…) et réduire ainsi le risque de pertes de données métiers sensibles.
Telles sont les questions que se posent aujourd’hui les entreprises. En 2016, près de 70%4 des employés ont déjà utilisé un de leur terminal personnel à des usages professionnels (avec ou sans accord de l’entreprise). On observe également que 85%5 des entreprises autorisant le BYOD ont constaté un impact positif sur la satisfaction des employés, engendrant ainsi une amélioration des conditions de travail et un renforcement de la « marque employeur ».
Pour autant, peu d’entreprises semblent dans les faits avoir déployé des services autres que la messagerie, les contacts et le calendrier. Ce constat devrait toutefois être amené à évoluer pour intégrer l’usage de nouveaux services tels que les applications métiers spécifiques à l’activité de l’entreprise et la digitalisation d’usages standards (notes de frais, déplacements, réseaux sociaux, validations dans des workflows administratifs – ex : congés,…, depuis le mobile).
De manière plus générale, en complément du BYOD, il existe aujourd’hui plusieurs autres modèles de services, comme présentés ci-dessous :
La mise en place de modèles de services hybrides (COBO + BYOD, CYOD + BYOD etc.) peut être envisagée et cohabiter en parallèle. Certains modèles permettent davantage de flexibilité (choix du terminal, usage pro / perso etc.), parfois au détriment de la facilité de sécurisation du mobile.
Par ailleurs, la mise en place de ces modèles devra nécessairement intégrer des choix de l’entreprise quant au modèle de financement du terminal, sa propriété et celle de la ligne mobile associée. En conséquence, des ajustements sur les politiques achats mobiles devront réalisés pour tenir compte de ces choix.
L’ensemble de ces éléments doit être pesé dans la détermination d’un modèle de service mobile, en regard d’objectifs stratégiques pour l’entreprise, comme présenté à titre d’exemple ci-dessous :
La généralisation de l’usage du smartphone et la multiplication des services disponibles sur cet outil amène l’entreprise à lancer une réflexion sur sa stratégie mobile.
Compte tenu des questions de fond soulevées par la définition et mise en place d’une stratégie mobile, celle-ci devrait idéalement s’intégrer dans une réflexion globale menée sur l’évolution des modes de travail des collaborateurs pour s’intégrer dans la future Digital Workplace de l’entreprise.
Vous souhaitez développer mettre en place ou adapter votre stratégie mobile et améliorer ainsi la productivité de vos collaborateurs ?
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Billet rédigé par : Antoine Delahousse et Paul Pillet.
Sources :
(1) Arcep
(2) Etude Eléas
(3) Le MAM se différencie du MDM dans la mesure où ce dernier a pour fonctionnalité principale de sécuriser l’usage d’un smartphone au sein de l’entreprise tandis que le MAM concentre son activité sur la gestion de données sensibles au niveau des applications
(4) © 2013 IBM Corporation
(5) © 2014 Gartner
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