Si les ressources humaines ont toujours été un sujet important dans l’entreprise, les talents, eux, se révèlent essentiels. Ce changement de vocable manifeste le nouveau paradigme que l’on connait actuellement.

Alors que les comités exécutifs n’étaient pas nécessairement impliqués dans la gestion des ressources humaines, cet enjeu devient central.

Aujourd’hui, avec 4,5 millions de démissions aux Etats-Unis en novembre 2021, et une France qui, bien que bien moins touchée, commence à déplorer des difficultés de recrutement dans certains secteurs, le phénomène vient concrètement menacer l’entreprise et poser la question des talents avec une acuité nouvelle.

Or, ces talents en fuite représentent le critère différenciant pour une entreprise, le vecteur principal de la croissance de son chiffre d’affaires, et, dans nombre de cas, sa ressource principale. La rétention des talents sera ni plus ni moins que le facteur limitant du développement de beaucoup d’entreprises. Il est grand temps de se montrer véritablement « sensible aux talents ».

Qu’entend-on par une « entreprise sensible aux talents » ? A l’occasion des travaux réalisés dans le cadre du think tank « Confiance & Gouvernance », la notion d’ « entreprise sensible » est apparue comme la traduction d’une transition qui s’opère pour une entreprise plus forte.

Une entreprise sensible aux talents est d’abord une entreprise qui s’enorgueillit d’une culture forte. Une culture qui répond avant tout à une exigence simple, mais réelle : l’entreprise fait ce qu’elle dit, et dit ce qu’elle fait. Elle peut ainsi être envisagée comme toute la substance immatérielle de l’entreprise, qui transparaît aussi bien dans son discours que dans ses décisions et ses actions. Plus concrètement, cette culture correspond à un alignement entre la raison d’être, la stratégie et le pilotage opérationnel, évalué par des indicateurs adaptés.

La culture d’une entreprise sensible aux talents ne peut être qu’humaniste. En premier lieu, porteuse de sens pour les talents : elle permet à chacun de donner un sens valorisant à son métier. Par la nature même du métier qu’elle propose, mais aussi par sa raison d’être, et l’ensemble de ses engagements sociétaux, sociaux et/ou environnementaux.