Comment la relation de confiance se noue-t-elle ? Quelle est sa valeur ? Quelles en sont les limites ? En quelques lignes, Maurice Lévy, président du directoire de Publicis Groupe, livre sa vision de cette valeur essentielle à toute société.

La confiance selon Maurice Lévy

  • Pour Maurice Lévy, la confiance est à l’épreuve des comportements : elle s’effrite ou se perd selon les degrés de déception.
  • C’est selon lui le sentiment le plus fragile.
  • Cette fragilité s’illustre par exemple dans la réaction d’un enfant déçu par une promesse non tenue de ses parents, mais aussi en politique ou en économie.

La confiance est la chose la plus délicate à définir. On peut aimer quelqu’un aveuglément et rester amoureux malgré les déceptions. Il n’en va pas de même de la confiance : elle se gagne, se consolide, se bâtit et elle est à l’épreuve des comportements : elle s’effrite ou se perd selon les degrés de déception.

La plus belle façon d’illustrer cela a toujours été à mes yeux le comportement à l’égard des enfants. Un parent fait une promesse et l’enfant déçu dit dans un sanglot : « je ne t’aime plus ; tu m’avais promis ». Evidemment, ce n’est pas d’amour filial dont il parle mais de confiance perdue.

Et c’est le même processus qui fonctionne avec les hommes et femmes politiques, les employeurs, entre amis, etc… Le cynisme de ceux qui disaient que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent conduit au scepticisme et à miner un édifice fragile : de tous les sentiments, la confiance est le plus fragile et facilement soumis aux aléas.