Le contrat de mobilité bancaire, mis en place par la loi Macron de juillet 2015, est entré en vigueur le 6 février dernier. Désormais, lorsqu’un client souhaite changer de banque, ce n’est plus à lui de prendre en charge les fastidieuses démarches de transfert, mais à sa nouvelle banque. Concrètement, celle-ci doit identifier tous les organismes (fournisseur d’énergie, opérateur téléphonique, employeur, Sécurité Sociale…) qui réalisaient des virements ou des prélèvements réguliers sur le compte du client, et les transférer sur le nouveau compte. Tout ceci dans un délai de 22 jours ouvrés maximum et gratuitement.

Ce dispositif, dont l’objectif est de simplifier la vie des consommateurs et de dynamiser la concurrence entre établissements bancaires, va-t-il impacter radicalement le comportement des clients français ? Les banques doivent-elles craindre des fermetures massives de comptes au profit des banques en ligne et autres Fintech ? Pas si sûr. Et ce pour deux raisons principales.

D’abord, la loi ne s’applique pas aux comptes d’épargne. Aucune modification du côté des PEL et PEA, dont le transfert d’une banque à l’autre reste toujours à la charge du client. Ensuite parce que les Français sont profondément attachés à leur banque et à leur agence. En moyenne, un client reste fidèle à sa banque principale pendant 17 ans et le taux d’attrition, compris entre 8% et 9% en Europe, n’est que de 5% en France. Ce contexte particulier rend peu probable un scenario de ruée vers la concurrence.

Finalement, le contrat de mobilité bancaire aura certainement un impact sur une certaine catégorie de client – le client « zappeur » qui cherche des taux primés ou le « jeune » qui ne possède qu’un compte courant – et lèvera des freins psychologiques chez les clients insatisfaits. Certains particuliers hésiteront peut-être moins à acheter un ou deux produits bancaires auprès d’établissements autres que leur banque principale. Mais ne nous attendons pas à un raz-de-marée et tournons désormais nos regards vers Orange Bank, dont le lancement est annoncé pour la fin du premier semestre 2017 et qui sera peut-être pour les banques la vraie tempête à affronter…