Qu’est ce qui peut conduire un dirigeant ou un administrateur d’entreprise familiale à engager son entreprise dans une démarche d’entrepreneuriat social [1]? Volonté de se donner bonne conscience ? Besoin de donner du sens à son quotidien ? Peut-être, mais pas seulement. Pour un nombre croissant de chefs d’entreprises, adopter une démarche sociale et solidaire, c’est aussi booster la croissance de leur société et améliorer sa compétitivité : collaborateurs plus investis, conquête de nouveaux clients, développement de nouvelles compétences… les impacts positifs d’un projet d’entrepreneuriat social sur la performance de l’entreprise sont multiples.

  • L’entrepreneuriat social : une carte à jouer pour le recrutement et la fidélisation des talents

De nombreuses études ont montré que les collaborateurs d’aujourd’hui ne sont plus seulement à la recherche d’une « bonne place » en entreprise : ils désirent donner un sens à leur travail. Cette quête de sens est particulièrement présente chez les Millennials : elle est déterminante tout au long de leur carrière, dans le choix de l’employeur, dans les missions sur lesquelles ils s’investissent puis dans la façon dont ils managent. Une entreprise dont la vocation affichée n’est pas seulement de générer un profit financier immédiat mais également d’impacter positivement et sur le long terme son environnement aura donc plus de chance d’attirer, de motiver et de fidéliser cette nouvelle génération de talents.

Cette motivation est encore renforcée lorsque le collaborateur est lui-même directement impliqué dans des projets responsables, de type bénévolat ou mécénat individuel. Cet engagement personnel, dans un cadre un peu éloigné du cadre professionnel classique, peut amener le collaborateur à vivre différemment sa relation avec l’entreprise et avec les collègues qui participent au projet. Favoriser le bénévolat et mobiliser autour du caritatif et du social sont donc de bons moyens de créer des synergies entre différents métiers et de renforcer les liens entre salariés et entreprise.

  • D’une pierre deux coups : œuvrer pour l’intérêt général… et séduire de nouveaux clients

L’entrepreneuriat social a un impact positif en interne, sur les collaborateurs, mais aussi en externe, sur le marché, les clients et les prospects de l’entreprise. Dans un monde de plus en plus concurrentiel, une démarche solidaire et responsable peut être un « plus » qui fait la différence. Le fait de présenter une démarche RSE structurée, de mener une politique d’achats responsables ou encore d’avoir recours au secteur protégé ou adapté peut être décisif dans le cadre d’un appel d’offres : à prix égal, c’est parfois grâce à son engagement solidaire qu’une entreprise peut l’emporter sur les autres. Présenter une démarche responsable clairement définie est d’ailleurs désormais un prérequis dans le cadre de nombreux appels d’offre.

Plus en amont, l’entrepreneuriat social a un impact bénéfique sur l’image de marque et la réputation de l’entreprise : lancer des projets solidaires, financer des actions d’intérêt général ou venir en aide à des populations vulnérables sont des actions qui accroissent la notoriété de l’entreprise, améliorent son image auprès des différentes parties prenantes de l’entreprise et peuvent, in fine, lui permettre d’attirer de nouveaux clients.

Enfin, gérer un projet social ou environnemental conduit l’entreprise à élargir son écosystème et à se positionner, indirectement, auprès de nouveaux acteurs et potentiels clients. Se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat, c’est finalement tisser de nouveaux liens, s’implanter dans de nouvelles zones géographiques, nouer des partenariats auxquels on n’aurait jamais pensé, et approcher des réseaux d’acteurs que l’on n’aurait peut-être jamais connus dans le cadre de ses activités classiques. Au sein de ce carnet d’adresse élargi se trouvent peut-être de futurs clients… en ce sens aussi, l’entrepreneuriat social est un accélérateur de business !

  • Quand générosité rime avec créativité : garder une longueur d’avance dans un monde en mouvement

Pour exister et s’assurer une croissance pérenne au sein d’un environnement économique toujours plus mouvant et complexe, les entreprises familiales, comme les autres, doivent être porteuses d’idées nouvelles, innover et chercher de nouvelles sources de croissance et de performance.

Dans ce contexte où être créatif est, de plus en plus, un impératif, l’entrepreneuriat social est un levier d’innovation possible. Un projet d’entrepreneuriat social est souvent l’occasion de tester de nouveaux business models, de nouvelles méthodes de travail plus agiles, informelles et collaboratives, de développer de nouvelles compétences et de penser différemment. Que le projet s’inscrive ou non dans le cœur de métier de l’entreprise, il permet toujours à cette dernière d’enrichir son savoir-faire, de diversifier son business et, d’une manière ou d’une autre de faire bouger les lignes.

L’entrepreneuriat social dans l’entreprise familiale a fait l’objet d’un atelier lors de la 4ème édition des 24 Heures des Nouvelles Générations.

 

[1] Création de Fondation, mécénat, labels, achats responsables, partenariats, philanthropie… l’entrepreneuriat social désigne toute forme d’initiative économique dont la finalité principale est sociale et/ou environnementale, et dont les bénéfices dégagés sont réinvestis au profit de cette mission.