Article écrit en collaboration avec Pierre Mescheriakoff, Directeur Financial Advisory – Deloitte Major events

Paris et la France vont accueillir successivement la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024. La France démontre ainsi qu’elle a su capitaliser sur sa place de leader des destinations touristiques mondiales pour s’affirmer dans l’environnement concurrentiel des grands événements.

A l’heure où plusieurs manifestations majeures se préparent sur notre territoire et où la Ryder Cup se tiendra dès cet automne dans les Yvelines, se pose la question de l’impact économique de ces événements. De nombreuses études ont montré que ces derniers peuvent s’avérer profitables et bénéficier largement à l’économie touristique du pays d’accueil et à la société dans son ensemble.

De fortes retombées économiques

Les grands événements sportifs produisent des retombées économiques importantes liées aux dépenses d’organisation et à la consommation des visiteurs.

Première destination touristique mondiale, la France dispose de nombreux atouts (culture, gastronomie, sites naturels, patrimoine…) et d’une véritable plateforme (infrastructure d’accueil et de transport, sites de grande capacité aux dernières normes, dispositif de sécurité robuste, savoir-faire…) pour organiser de grands événements et maximiser leurs retombées.

Dans le cadre d’une étude « ex ante », Deloitte a ainsi estimé l’impact de la Coupe du monde de rugby 2023 à près de 2,4 milliards d’euros. L’événement devrait parallèlement permettre de créer ou conserver 17 000 emplois (équivalents temps plein annuels).

L’impact des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 correspondrait quant à lui à 10,7 milliards d’euros. En septembre 2018, la Ryder Cup devrait pour sa part attirer quotidiennement 60 000 spectateurs sur trois jours et générer 150 millions d’euros de retombées économiques directes[1].

Sur le long terme, les grands événements constituent un atout pour renforcer le rayonnement et l’attractivité d’un pays, grâce aux nombreux visiteurs et à l’exposition médiatique internationale. A même de fédérer autour de moments forts et d’initiatives innovantes, ils sont également vecteurs d’exemplarité en matière de développement durable et propices à l’engagement citoyen. Les infrastructures développées à leur occasion peuvent par ailleurs contribuer à l’économie d’un territoire.

Et le grand gagnant est… le secteur du tourisme !

Les grands événements ont un impact important sur le secteur du tourisme et de l’hôtellerie pendant l’événement mais aussi après la manifestation.

Pendant l’événement, le secteur de l’hôtellerie enregistre des pics de fréquentation. Lors de l’Euro de football 2016 par exemple, de belles performances ont été constatées, avec une hausse des tarifs et des taux d’occupation atteignant jusqu’à 100% à Saint-Etienne et Lens[2]. Les événements sont aussi souvent une occasion pour les spectateurs étrangers de visiter le pays hôte. Les nombreux points d’attractivité de la destination France ont ainsi incité de nombreux spectateurs étrangers de l’Euro 2016 à prolonger leur séjour : ils sont restés en moyenne 8 jours en France.

Mieux : les enquêtes révèlent habituellement qu’une part importante de spectateurs envisage de revenir dans le pays hôte pour le découvrir davantage. Les spectateurs peuvent également devenir des prescripteurs pour le pays hôte : en 2011, 83% des spectateurs étrangers interrogés dans le cadre de la Coupe du monde de Rugby se sont dit prêts à recommander la Nouvelle-Zélande à leurs proches suite à leur séjour[3].

Pour en savoir plus sur le sujet, n’hésitez pas à me contacter

[1] Fédération Française de Golf
[2] Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie et de la restauration
[3] Ministry of Business of New Zealand